Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Paris-Normandie – Handicap : une colocation (presque) comme les autres à Vernon

Partager

Vidéo. Handicap : une colocation (presque) comme les autres à Vernon

Se sentir chez soi. Pas toujours facile quand le handicap oblige à vivre en établissement spécialisé ou à être dépendant des visites d’une auxiliaire de vie. La colocation inclusive offre une alternative comme à la villa capucine de l’association du Club des Six, à Vernon. (Article Paris-Normandie)

Le déjeuner vient de se terminer, la vaisselle est faite, chacun retourne vaquer à ses occupations. La vie normale d’une colocation. Sauf que cette colocation est assez unique. La Villa Capucine, nichée dans le quartier Fieschi de Vernon, accueille six personnes en situation de handicap. Un modèle d’habitat inclusif offrant une alternative aux établissements spécialisés ou l’hébergement chez les parents.

 

Comme un service à domicile

« Je vivais dans un appartement et mes parents venaient ainsi qu’une auxiliaire de vie quelques heures par jour. J’avais l’impression que ma vie était une routine entre chez moi et le kiné. C’est ce qui m’a fait venir ici », raconte Frédéric, 53 ans, originaire de l’Essonne et qui vit ici depuis mai avec sa chienne d’assistance. « Il n’y a pas de profil type », souligne Coralie Lancesseur, responsable habitat inclusif et coordinatrice de la vie sociale et partagée à la Villa Capucine, ouverte par l’association Le Club des six il y a deux ans et demi. L’association possède plusieurs villas dans toute la France dont une à Darnétal.

Les colocataires sont tous majeurs et en situation de handicap. « Il ne faut pas que la personne soit 100 % autonome. Nous sommes considérés comme un service à domicile », indique Coralie Lancesseur. Les colocataires sont chez eux, ils sont inscrits au bail et paient un loyer. Ils partagent un large espace de vie et disposent chacun d’une chambre avec une salle d’eau.

 

Des intervenants présents 24 h/24

La villa propose aussi un appartement tremplin, qui a lui une kitchenette, et est à destination de personnes « qui ont besoin d’avoir des intervenants présents mais qui sont en capacité de cuisiner seul », précise Coralie Lancesseur. Florentin occupe le « tremplin ». L’homme de 33 ans, qui suit à distance des cours de droit de la Sorbonne, a un problème de planification et a besoin d’être accompagné pour gérer cela.

Sept professionnels, appelés intervenants, travaillent à la villa, et ont plusieurs disciplines – auxiliaire de vie, accompagnant éducatif et social ou encore aide-soignant. Ils sont deux présents en journée et un de nuit afin de répondre aux besoins. Ils assurent aussi le suivi médical, professionnel et social des colocataires.

 

La liberté

Pour les tâches ménagères, chacun fait en fonction de ses capacités. « On prépare à manger ensemble et on mange ensemble parce qu’on a envie », témoigne Damien. Les menus de la semaine sont élaborés en commun le dimanche avant d’aller faire les courses le lundi.

Ici, chacun est libre d’entrer et de sortir. Les colocataires peuvent être accompagnés d’un intervenant. « Ce qui me plaît c’est ma liberté ici », atteste Damien, 28 ans, qui a vécu en structure adaptée et est arrivé en novembre. Champion de France de boccia BC1, il va régulièrement s’entraîner. Ce sentiment de liberté est aussi ressenti par Florentin qui suit notamment des cours de dessin à Saint-Marcel. « J’ai des problèmes de vue donc je ne peux pas sortir seul. Avec les intervenants, je peux le faire davantage », renchérit Frédéric. Les colocataires font aussi des sorties et activités communes. Par exemple, ils viennent de faire un séjour au zoo de Beauval et vont prochainement commencer la voile thérapeutique sur la base de loisirs de Bédanne. Car la colocation c’est aussi ça : une aventure humaine.

 

Aller au contenu principal